Histoire de la Corpo

Des bénévoles de la Corpo, aout 2018

L’heure des décisions

En 1975, alors que les travaux de construction de la première cabane en bois rond avançaient et qu’on voyait poindre l’inauguration du bâtiment en décembre, le cégep et des représentants d’aînés décrétèrent qu’il fallait mettre en place une structure de gestion des activités – encore imprécises – qui se dérouleraient dans ce qu’on appellera définitivement par après la Cabane en bois rond.

En octobre, après maintes discussions, les joueurs clés se rencontraient au Centre récréatif Saint-Joseph. Antoinette Lamoureux y représentait le Club de l’âge d’or Saint- Raymond et Paul Cléroux, la Caisse Saint- Joseph, pour discuter avenir avec quelques employés du cégep, dont Pierre Schnobb.

Naissance de la Corpo

C’est au cours de cette rencontre d’octobre 1975 que naquit la Corporation des aînés de la Cabane en bois rond. L’entente confiait au nouvel organisme la responsabilité de gérer l’utilisation de la Cabane dès son ouverture.
Ce même soir, un conseil provisoire était élu et Antoinette Lamoureux devint la première présidente de la Corpo. À titre de présidente du conseil provisoire, elle signera la demande de charte.

Corpo et Cabane ne furent ensuite qu’une entité aux yeux de bien des gens, car tout ce qui se déroulait à la Cabane à cette époque était géré par la Corpo. La distinction entre les deux organismes se fera quelques années plus tard lorsque d’autres organismes viendront cohabiter à la Cabane. C’est le 40e anniversaire de cette naissance que la Corpo souligne en 2015.

Les premières activités organisées dans la Cabane en bois rond

Respectant l’échéancier établi, la construction de la Cabane en bois rond entreprise en mai prit fin à la mi-décembre 1975, deux semaines avant Noël.
Le cégep prévoyait y offrir des cours aux aînés en soirée. En après-midi, pendant l’année scolaire, les écoles purent y effectuer des visites. L’animation pour ces élèves dura une année, assurée par Edmond Jolicœur, coureur de bois renommé, qui racontait aux enfants des épisodes de ses aventures en forêt, presque toujours véridiques.

M. Jolicœur était heureux de faire vivre la nouvelle Cabane, lui qui avait été le personnage déclencheur de tout le concept de maison traditionnelle réservée aux aînés qu’avait imaginée Pierre Schnobb. Il avait aussi été l’expert du groupe en matière de techniques de construction d’édifices en bois rond.
Pendant ce premier hiver, les clubs de l’âge d’or prirent rapidement en charge les dimanches de la Cabane et organisèrent des parties de cartes (whist militaire) en après-midi, suivies d’un souper avec danse en soirée. Antoinette Lamoureux, première présidente de la Corpo, et Paul Cléroux, un pilier de l’appui au projet de Pierre Schnobb, pouvaient enfin venir danser dans leur Cabane avec leurs amis aînés.

Les loisirs structurés de la Corpo en 1976

Au printemps suivant la construction de la Cabane en 1975, des jardins communautaires furent mis à la disposition des aînés, qui prirent rapidement plaisir à semer, à planter et à désherber. Ouverts sur le voisinage, les potagers servaient parfois de buffet à volonté pour des bestioles et des gens qui s’appropriaient sans gêne une partie de la récolte. L’enthousiasme des jardiniers fit alors place à la frustration, de sorte que l’activité fut rapidement abandonnée.

Dès l’arrivée du premier été, le cégep construisit, dans le cadre de son programme Retour à la nature, un golf miniature et un jeu de fers, aussitôt confiés aux aînés et à la Corpo. L’année suivante, un jeu de pétanque s’ajouta. L’engrenage était enclenché et la Corpo mit en place d’autres jeux de pétanque et aménagea un terrain pour le croquet.

À l’intérieur, les parties de cartes étaient fréquentes et les soupers dansants du dimanche furent fort populaires. Pendant une courte période, le cégep offrit des cours de construction de bâtiments en bois rond et la Cabane hérita ainsi de petits abris utilitaires.

Entrée à la Corpo de la forme physique et des loisirs culturels dès 1980
À la cinquième année d’existence de la Corpo, une nouvelle dynamique s’installa. Claire Lamont fut invitée par Pierre Schnobb à mettre en place d’autres activités pour les aînés, activités qui furent, dans un premier temps, encore une fois gérées par le cégep.

Apparurent ainsi rapidement le conditionnement physique, le tai-chi, la peinture, le dessin, le tricot, puis des cours de conversation anglaise. La Ville de Hull appuyait l’initiative en fournissant deux autobus scolaires pour le transport des aînés de leur club de l’âge d’or à la Cabane.

Une fois ces cours destinés aux aînés bien rodés sous l’égide (et les fonds) du cégep, la Corpo en assuma la responsabilité. Puis, dans l’esprit des projets d’universités du 3e âge qui naissaient au Québec, les dirigeants de la Corpo et Claire Lamont tentèrent de faire reconnaître par l’Université du Québec à Hull (UQH) certains cours plus spécifiquement liés au vieillissement. Ces cours auraient ainsi valeur de crédits universitaires pour un diplôme en gérontologie de l’UQH. L’Académie de gérontologie de l’Outaouais (AGO) fut alors créée, deuxième organisme à s’installer à la Cabane en bois rond.

Finalement, l’UQH n’ayant pas reconnu les cours mis sur pied, l’AGO changea graduellement d’orientation pour devenir l’actuelle Académie des retraités de l’Outaouais (ARO), qui partage aujourd’hui avec la Corpo la responsabilité de l’ensemble des services de loisirs et de développement personnel destinés aux aînés au sein de la Cabane en bois rond.

Comme on le constate, la naissance et la vie de la Corpo sont depuis toujours intimement liées à celles de la Cabane dont la construction en 1975 fait l’objet d’un texte séparé. Et la Corpo fut à l’origine de l’entrée en scène de l’ARO dans la grande famille abritée par la Cabane.

La Corpo des années 2000

Quand elle atteignit ses 30 ans, la Corpo vécut une remise en question. Les choses étaient rodées, une certaine routine s’était établie. Les fonds permettaient tant bien que mal de maintenir le train-train habituel, mais on ne voyait rien de nouveau à l’horizon.
À cette période, des services différents furent créés lorsque des retraités de fraîche date frappèrent à la porte de la Corpo, à la recherche d’activités axées sur la discussion et l’échange d’idées. Leur arrivée contribua à l’émergence de projets qui sont venus élargir la palette des couleurs et saveurs présentées aux membres.

L’album présente un reflet éclatant de cette Corporation des aînés, accueillante et dynamique depuis 40 ans.

Source : Album souvenir, 1975-2015